L’ANTI- DANCER IN THE DARK

dancer-in-the-dark-04-g[1]Si on aime IT’S OH SO QUIET, on n’aime pas DANCER IN THE DARK. Les deux films sont très proches en apparence, puisqu’on y retrouve le concept Björk actrice + sa musique + comédie musicale « du quotidien », un genre inventé par Jacques Demy. Le clip a créé cet ensemble et Lars Von Trier n’a pas caché que c’est en voyant le clip qu’il a eu l’idée du film.

La scène dans la cellule de DANCER IN THE DARK est exactement la même que le début du clip. Mais sur le fond, ça n’a rien à voir : Björk y est sublimée dans l’un et enlaidie dans l’autre. Pour comparer ce qui est comparable, IT’S OH SO QUIET est un extrait d’une comédie musicale qui aurait une classe et un sens du rythme dignes de la grande époque des « musicals » hollywoodiens, alors que les séquences musicales de « l’autre » ne tiennent que grâce à Björk. Même musicalement, cette sidérante chanson « It’s oh so quiet », dans laquelle la chanteuse alterne des cris à faire exploser les murs et des quasi-murmures, sur un thème de big band digne de « Singing in the rain », est un sommet. Spike Jonze n’est pas forcément un bon réalisateur de longs métrages. En revanche en matière de clip, c’est un roi, et « It’s oh so quiet » est une couronne. (Yann Kerloc’h)